Depuis quelques années, on observe un courant qui vise à “re-naturer” nos espaces extérieurs, dans les grandes villes, comme dans les petites communes et jusque dans nos jardins. Les espaces verts ont le vent en poupe et s’inscrivent au cœur des stratégies de bien-vivre pour Tous.

La renaturation des sols et des espaces urbains

Outre la recherche d’authenticité et le besoin d’un espace naturel à portée de main pour vivre sereinement, c’est une véritable prise de conscience qui se joue actuellement. Il est évident que contrer l’artificialisation des sols de certains environnements urbains est un enjeu majeur. La végétalisation des villes, en recréant des espaces de nature, contribue à rafraîchir les villes en luttant contre le phénomène des îlots de chaleur urbains. Une gestion intégrée de l’eau en ville et la fin de l’imperméabilisation des sols permettront de se prémunir des inondations et paradoxalement des sécheresses.
Les avantages de la renaturation :
• Atténuer le dérèglement climatique
• Restaurer la biodiversité
• Améliorer le cadre de vie et la santé des habitants (stockage de carbone par la végétation, dépollution de l’air et du sol)
• Développer une culture maraîchère apportant une production locale et constituant souvent en prime un levier d’inclusion sociale et de vivre ensemble.

Pourquoi rendre les sols perméables ?
• Donner au sol l’eau dont la végétation a besoin
• Créer des espaces propices à la faune, à la flore (préserver la biodiversité)
• Faire des économies en réduisant les infrastructures d’évacuation par un retour à la régulation hydraulique naturelle, des canalisations ou autres pièges à eau peuvent devenir inutiles.
Découvrons des solutions et exemples de renaturation inspirants :
Les micro-forêts in the city
Imaginez un espace équivalent à 6 places de stationnement, qui laisse place à une microforêt : et bien, c’est possible ! La micro-forêt répond à un mode de plantation volontairement dense, avec 3 arbres par m2 qui sont des arbres d’origine locale afin de s’adapter rapidement au climat, au sol et à l’environnement. La micro-forêt atteint sa taille adulte en 20 ans au lieu de 200 ans pour une croissance classique de forêt. Cette méthode mise au point par Akira Miyawaki, un botaniste, a fait ses preuves au Japon dès les années 80. L'avantage principal de la méthode réside en la rapidité de la croissance des arbres. En les plantant serrés les uns contre les autres, on les incite à grandir très vite. C’est pour cela que la micro-forêt atteint sa taille adulte plus rapidement que dans la nature. Avec une densité 30 fois plus importante qu’une forêt classique et une biodiversité 100 fois plus riche, elle crée un écosystème stable. A maturité, la micro-forêt est dotée d’un meilleur enracinement et résiste mieux aux intempéries que des arbres isolés deci-delà.
Les micro-forêts présentent des avantages très précieux :
- capter le CO2 et la pollution, notamment les particules fines ;
- régénérer les sols très dégradés, c’est-à-dire pollués ou pauvres en matière organique ;
- rafraîchir l’air de 0,5 à 2 °C, donc de créer des îlots de fraîcheur en milieux urbanisés pour les habitants ;
- opérer une réduction sonore considérable.

Le double-enjeu des arboretums

La mission première d’un arboretum est de contribuer à la sauvegarde et à la préservation de notre patrimoine dendrologique (arbres et arbustes). Un arboretum est un conservatoire des espèces botaniques ligneuses, un lieu d'expérimentation scientifique et d'enseignement pédagogique.
Afin de protéger, sauvegarder, pérenniser une espèce qui serait menacée de disparition (accident climatique local, maladie, parasite...) des organismes comme ARBORETUMS DE FRANCE encouragent au développement de projets de plantation.
Il suffit d’une graine, d’un jeune plant, puis d’une bouture, suivi de plantations en plusieurs lieux pour sauver une espèce. Grâce aux capacités de reproduction de la nature et aux passionnés qui l'aident, l'espèce en danger est durablement préservée pour les générations futures.

Les projets d’arboretums sont assez simples à mettre en place, c’est pour cela qu’avec plus de modestie (l’aspect scientifique n’est pas une priorité), des arboretums voient le jour, même dans des petites villes, dès 5 000 habitants. Ils permettent de créer un but de promenade en famille dans un espace agréable. Au gré des saisons, l’arboretum n’est jamais vraiment le même, offrant systématiquement un nouveau décor, une nouvelle ambiance et donc un intérêt de promenade renouvelé.
L’évolution de l’arboretum et son extension sont parfois conditionnées par les naissances de nouveaux petits habitants dans la commune où il est installé. Par exemple, pour chaque naissance, la municipalité plante un arbre qui porte le prénom de l’enfant. Quelques années plus tard, la promenade dans l’arboretum devient un jeu pour les enfants qui veulent retrouver leur arbre ou celui des copains.
La végétalisation des bâtiments pour combiner l’esthétique et le respect de l’environnement
La végétalisation des bâtiments consiste à intégrer des plantes et espèces végétales sur un bâtiment, soit en toiture, soit en façade.

La végétalisation des bâtiments présente de nombreux avantages :
• apport de fraîcheur grâce au phénomène d’évapotranspiration des végétaux,
• gestion des ruissellements des eaux de pluie,
• amélioration du développement de la biodiversité ; les bâtiments végétalisés sont de véritables corridors écologiques pour les insectes pollinisateurs,
• création d’espaces attractifs pour des salariés ou des habitants.

Ces nouveaux espaces végétalisés ont donc une importance cruciale en milieu urbain, et sont une bonne alternative lorsque l’on ne peut pas “déconstruire” des bâtiments pour laisser de la place à des espaces verts.
De nombreuses autres formes de concepts aident à optimiser la renaturation, comme les jardins partagés, les jardins en entreprises…
Il reste encore beaucoup de concepts à imaginer pour améliorer et préserver la biodiversité de notre planète ? Gardons à l’esprit que nous, Humains, nous ne sommes qu’un tout petit maillon au cœur de cette biodiversité.